Saturday, December 18, 2010

Le Manifeste du Parti Culturel - La Coalition des Talents

LA COALITION DES TALENTS

Ce document définit l’idée essentielle qui constitue la base sur laquelle nous nous regroupons pour fonder une organisation dont le but est de mettre en place La République Culturelle.

C’est un “manifeste”, qui résume l’esprit et les émotions qui nous animent. Il s’agit de l’esprit qui nous permet de dégager une vision et une stratégie pour une société différente, dans laquelle la Culture est au centre du Développement.

En 2010, la plupart des artistes camerounais sont obligés de s’expatrier pour vivre dignement de leur métier, ce n’est pas acceptable !

Le moment est donc venu d’agir. Le Cameroun a besoin de stratégies adéquates pour créer les dispositifs et programmes dont la culture a besoin pour contribuer, non seulement à la croissance économique, mais aussi au bien-être des populations, au partage de leurs expressions artistiques et donc à la diversité.

Nous cinéastes par exemple revendiquons le droit d’exercer notre métier dans un pays où :

· Il n’y a plus de salles de cinéma pour diffuser les films.

· La télévision nationale n’achète ni ne produit des films camerounais.

· La commission gérant la subvention du compte d’affectation spécial de la culture ne siège plus.

Pourtant, le secteur de la culture contient des gisements inexplorés de valeur.

La politique culturelle, étant l'une des principales composantes d'une politique de développement endogène et durable, elle devrait être mise en œuvre en coordination avec d'autres domaines sociaux dans une approche intégrée. Les professionnels attendent de participer, à l’avènement d’une société marquée par la création et la diversité.

Y a-t-il besoin encore d’expliquer que la production d’un bien ou d’un service culturel fait utiliser des biens intermédiaires ? Il en est ainsi des fournitures et des équipements issus de la production d’autres secteurs de l’économie.

La croissance du secteur culturel entraîne celle d’autres secteurs par la demande en biens intermédiaires qu’elle induit. Par exemple, l’industrie du livre utilise du papier, la production d’un film nécessite de nombreux services liés à la communication, au transport, aux services financiers. Le multiplicateur mesure l’augmentation du PIB liée à celle d’une unité de production dans un secteur donné.

Nous constatons qu’il y a un tel abandon de la culture dans ce pays qu’il faudrait que les artistes, intellectuels et créateurs prennent eux-mêmes les choses en main.

Il n’est pas normal qu’un pan entier de la population que sont les artistes ne puisse pas exercer leurs métiers chez eux, parce que l’administration est soit incapable d’organiser le pays soit n’a pas la volonté de le faire. Au Cameroun les 4/5 des musiciens qui travaillent sont obligés de quitter le Cameroun pour vivre. Est-ce normal ? Si l’administration locale est incapable d’imaginer un modèle économique viable pour ses artistes et autres talents elle ne mérite pas de continuer à avoir cette responsabilité.

De même est-il normal qu’en 2010, malgré tous les talents camerounais, le Cameroun n’ait aucun projet national d’envergure de production et d’exportation de la culture ?

Non, il n’est pas normal que l’Etat ne dispose pas d’un système organisé et lisible qui récompense, valorise, reconnaisse et promeut le talent, l’intelligence, l’inventivité, la créativité et le mérite.

La Coalition des Talents – Talents Coalition voudrait fédérer tous ceux qui ne peuvent pas exercer leur métier dans leur pays, afin qu’ils travaillent pour que les prochaines générations d’artistes et autres créateurs n’aient pas à être des réfugiés économiques.

La Coalition des Talents a pour objectif de construire une nouvelle société inspirée par les talents des individus, la création, l’intelligence, la culture et l’inventivité sous toutes ses formes en Afrique et dans le monde. Elle voudrait contribuer en étant une force de proposition et d’action dans un esprit de progrès, de justice sociale d’humanisme et d’hospitalité qui utilise le talent, l’invention, l’intelligence, la culture et la créativité pour résoudre les problèmes qui se posent à l’Homme. Elle rejette toute forme d’exploitation, d’oppression et d’aliénation, qu’elles soient économiques, sociales, écologiques, idéologiques ou culturelles.

Pour cela, elle réunit les personnes qui recherchent une plateforme de réflexion et d’action permettant d'atteindre ces objectifs.

Si nous ne pouvons faire notre métier dans notre pays, alors nous ferons le métier de ceux qui devraient organiser le pays afin que les artistes puissent vivre en exerçant leur métier ; c'est-à-dire de la politique. Oui, la politique pour s’assurer de mettre au pouvoir un gouvernement qui satisfasse notre besoin de travailler.

Puisque nous n’avons plus rien à faire, faisons la politique! Ayons des candidats dans toutes les élections y compris présidentielles pour défendre nos droits. Pourquoi certains auraient-ils plus le droit d’exercer leur métier que nous artistes ?

Au Plan Economique

L’histoire et l’identité culturelle d’un territoire sont des moyens de reconversion de l’économie locale. Ils font émerger des activités entièrement nouvelles pour les populations.

La culture, vecteur de développement, intégrée aux politiques territoriales constitue donc un outil d’innovation et de reconversion des activités économiques. Elle permet d’associer la culture à diverses politiques sectorielles. Elle est aussi porteuse de l’identité d’un territoire,

Depuis 2000, le commerce international des produits culturels augmente à un taux annuel moyen de 7%. Les innovations technologiques et la diminution des barrières commerciales contribuent à ce dynamisme. Il est désormais possible de reproduire et de transporter rapidement la production de biens culturels à moindre coût et en grandes quantités. A titre d’exemple, les exportations de biens et services culturels se sont élevées en 2005 à 424,4 milliards USD avec une croissance annuelle moyenne de 6,4% depuis 1996.

L’Etat, la télévision nationale, la justice, les députés, le secteur privé, en l’état actuel ne jouaient pas leur rôles. Ni pour voter une loi de politique culturelle, ni pour sévir contre la piraterie, ni pour investir dans le secteur, ni pour commander ou acheter les films, ni pour subventionner la production …

On ne peut pas non plus abandonner aux seuls sponsors le financement de la culture !

Ceux qui disent que la Culture n’est pas une priorité, qu’ils laissent donc le peuple décider par leur vote qu’il ne veut pas de cinéma ni de musique, c’est l’approche démocratique.

Notre pays le Cameroun, comme de nombreux pays Africains n’a pas initialement été pensé par nous. Si l’indépendance nous a libéré du principe de l’exploitation par des pays colonisateurs notamment La France et la Grande Bretagne avec la bénédiction des Nations Unies parce que ex-colonie allemande, nous n’avons jamais pensé quel pays nous voulions pour nous mêmes. Les projets exogènes à notre idée de développent et de progrès ont immédiatement succédés au colonialisme; par exemple le conflit Est-Ouest puis ce fut le vent de l’Est, puis la mondialisation tous imposés de l’extérieur. Pourtant à l’intérieur de notre pays et d’autres pays africains, des hommes et des femmes exprimaient ce qu’ils voulaient pour eux-mêmes sans que personne ne les entendent, le pouvoir hérité du colon ne permettait pas qu’ils soient entendus, l’organisation de l’Etat ne leur permettaient pas de pouvoir exister et vivre dignement dans leur pays libre. Ils avaient été disqualifiés à jamais dans le projet de construction de l’édifice national. Ils étaient les parias d’une société où seuls pouvaient vivre de leurs métiers les fonctionnaires formés à l’école néocoloniale pour « commander » leurs compatriotes. Ceux là c’étaient des artistes et autres talents.

Pourquoi Nous avons le devoir d’agir ?

Etre un artiste ou un inventeur dans de nombreux pays africains comme le Cameroun est synonyme d’être un déséquilibré. Pourtant nul ne peut contester par exemple que c’est un artiste qui le premier a dénoncé la corruption dans l’Etat postcolonial, cet artiste FELA a été mis en prison pour sa vision qui aujourd’hui est reprise par toutes les organisations internationales et ce même Etat qui l’a mis en prison.

Les artistes et d’autres talents ont individuellement réussi là où de nombreux Etats ont échoués, ils arrivent tout seuls, sans l’appui de leur Etat à faire connaître positivement nos pays à l’étranger.

Après 50 ans, Il est temps qu’on confie le pays aux artistes afin qu’ils aient aussi l’opportunité de proposer leur projet à leur pays et à l’Afrique !

Nous pouvons affirmer que nous avons confiés nos pays aux fonctionnaires nous avons vu ce que cela a donné : la corruption, nous avons confiés nos pays aux capitalistes nous avons vu ce que cela a donné, la misère et le pillage, nous avons confié nos pays aux militaires, nous avons vu ce que ça donné : les guerres et les assassinats, nous avons donné les pays aux intellectuels nous avons vu ce que cela a donné, les discours sans action.

Que Propose la Coalition des Talents ?

La Coalition des Talents voudrait mettre la culture à sa place légitime, c'est-à-dire au centre du développement de notre pays, défendre le patrimoine, la créativité et les ressources camerounaises contre le pillage et l’exploitation sans bénéfice pour les camerounais.

La Coalition des Talents veut œuvrer à doter le Cameroun d’une capacité durable de produire ses propres œuvres, des œuvres qui contribuent à la dynamique sociale, culturelle, politique et économiques renforçant l'identité culturelle et proposant à l'échelle nationale et internationale, la parole des peuples et la création des artistes

La Coalition des Talents voudrait défendre une politique qui permet d’assurer un marché effectif aux œuvres camerounaises et leurs contenus, c'est-à-dire leur diffusion au plan national, régional et international, parce que la création et la commercialisation d’images sont des domaines privilégiés de la croissance économique.

La Coalition des Talents s’inscrit dans le cadre des différents projets internationaux de coopération culturelle dont de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la Diversité des expressions culturelles de 2005, les accords signé avec l’Union Européenne (Lomé 1984-1989, Cotonou 2000), le Plan d'action de Dakar sur la promotion des cultures ACP et des industries culturelles de 2003, le Consensus européen sur le développement 2005, sur l’Agenda européen de la culture à l’ère de la mondialisation de 2007, l’Accord de partenariat économique (APE), de la Déclaration de Bruxelles 2009 .

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